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Spiral

De musique avant toute chose

The smoke (1968, Sidewalk records)

Face A : Cowboys And Indians * Looking Thru The Mirror * Self-Analysis * Gold Is The Colour Of Thought * The Hobbit Symphony * The Daisy – Intermission

Face B : Fogbound * Song Thru Perception * Philosophy * Umbrella * Ritual Gypsy Music Opus 1 * October Country * Odyssey

1968, la Californie n'est pas près de se remettre des assauts lysergiques d'un certain nombre de groupes pop, rock, blues, etc... Non, en fait, tous, car c'est la mode: les Beach Boys, qui étaient restés à l'écart du mouvement, s'y mettent, et même Peggy Lee, et les Monkees deviennent psychédéliques.

Mais à l'écart de la scène psyché, qui sous les coups de boutoir de Cream, de Jimi Hendrix, de Big Brother and the Holding company, commence à virer furieusement vers un proto-hard-rock bien saignant, on trouve aussi des gens qui se sont inspirés de ces volutes bigarrées pour aller dans une toute autre direction. Michael Lloyd, producteur et multi-instrumentiste, est le compositeur et l'interprète quasi-exclusif de cet album, qui déroule en 29 minutes chrono une sorte de symphonie en deux parties, une par face bien entendu, qui fait feu de tout bois, et qui fait aussi mouche en permanence: les chansons sont belles, surprenantes et généralement bien construites. Il a choisi de chanter lui-même au lieu de faire appel à un groupe de pros comme sur l'insipide album October country, qui sonne comme une version des Mamas and papas interprétés par une chorale de patronage.

Du coup, il communique un ingrédient que les Américains savent rarement utiliser: la fragilité d'une voix, une sorte de sincérité aussi, que les Anglais avaient eux intégrés (Les Byrds, Simon and Garfunkel, et Brian Wilson eux aussi savaient faire, heureusement). Et il s'muse à jeter les bases du rock californien avant qu'il devienne profondément emmerdant (Pour dire les choses crûment); il crée aussi des passages instrumentaux qui sonnent résolument progressifs, et intègre des cordes avec un savoir-faire qui laisse pantois. et comme c'est court, on peu l'écouter 52 fois dans la journée: je le sais, j'ai essayé. Notons pour finir que cet album n'a rien à voir avec le très moyen groupe Anglais The Smoke. Quant à Lloyd, après n'avoir provoqué avec cet album qu'indifférence, il est devenu un producteur réputé, voire fortuné, car on lui doit... Non, cherchez vous mêmes !

https://www.youtube.com/watch?v=7j2DmC81Cv8

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