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Spiral

De musique avant toute chose

Big Big Train Grimspound (English Electric/Giant Electric Pea, 2017)

Dès le départ c'est une claque: pas une immense surprise, ou une révolution dans l'histoire d'un groupe ou d'un mouvement musical, non, juste... une grosse claque. Ca fait maintenant 8 ans que la formation du sud de l'Angleterre s'est entièrement régénérée, autour d'un nouveau chanteur (David Longdon), d'un nouveau batteur (Nick D'Virgilio), et que de trois ou quatre pelés qui jouent des choses obscures dans un studio, on est passé à une équipe de huit personnes, qui font tous de la musique ouvragée, d'une seule voix.

Et ce Grimspound, album centré sur l'image d'un corbeau qu'on a déjà vu sur la pochette de Folklore, l'album précédent (Sorti 11 mois avant!) était prévu comme un petit EP de quatre ou cinq chansons inachevées qui avaient échoué à se retrouver sur Folklore, et s'avère en réalité un vrai nouvel album, confectionné à partir de thèmes inachevés, mais le résultat EST un album fini, à part entière.

Epique, lyrique, ouvert à toujours plus de sons, terriblement Anglais en dépit de la présence d'au moins deux créatures exotiques (Un batteur transatlantique, et un guitariste, Rikard Sjösblöm, venu de la froideur des fjords), Grimspound dévoile des beautés assumées et classiques, dans ses arrangements, ses sons, et... l'habituel charisme de David Longdon, le fils caché de Peter Gabriel, mais pas forcément déguisé en concombre.

Les thèmes évoqués sont le terrain de jeu habituel de Big Big Train: les parcours individuels de héros anonymes ou plus emblématiques (Brave Captain, une longue suite épique, magnifiquement construite, qui ouvre le bal sans se priver de morceaux de bravoure), les notations sur le voyage, métaphorique ou non (As the crow flies, qui étend la métaphore du Corbeau de Folklore, et qui complète aussi la chanson Grimspound), et l'histoire, la grande (le génial Experimental gentlemen, qui ajoute en trois parties dix minutes de bonheur à la liste déjà longues des morceaux épiques), ou la petite, plus anecdotique (A mead hall in winter, la première expérience de co-écriture et d'arrangement de Rikard Sjöblöm, nous transporte dans une taverne au moyen-âge)...

Nous avons également droit à un instrumental (On the racing line) qui nous amène à un duo inattendu entre Danny Manners et Nick D'Virgilio, et une intervention de la chanteuse Judy Dyble sur The ivy gate, qui finit d'établir un lien fort entre le rock progressif de Big Bg Train, et une certaine idée du folk Anglais.

Tout le monde est en place, et si on sent bien qu'Andy Poole (Claviers, guitares acoustiques) commence à prendre du champ (il a depuis quitté le groupe), on se réjouira des contributions de tout un chacun: D'Virgilio, batteur magistral; Greg Spawton, bassiste solide et maître de cérémonie pointilleux, Longdon fidèle à lui-même, les frères d'armes Sjöblöm et Dave Gregory, Danny Manners dont le rôle aux claviers est devenu en deux ou trois années essentiel au son du groupe, et enfin Rachel Hall qui est désormais non seulement en charge de tous les arrangements de cordes, mais en raison de sa virtuosité tranquille (et d'un son admirable) elle est aussi parmi les premières gâchettes des solos qui vous assoient. Avec Manners, Gregory et Sjöblöm dans le groupe, inutile de dire que ça n'est pas ouvert à tout le monde.

Ah! Pour finir, Grimspound est un site archéologique situé dans le Devon, en Angleterre...

Brave Captain (Longdon) / On the racing line (Manners/Spawton) / Experimental gentlemen (Spawton) / Meadowland (Spawton/Sjöblöm) / Grimspound (Longdon/Spawton) / The ivy gate (Longdon) / A mead hall in winter (Sjöblöm/Longdon/Spawton) / As the crow flies (Spawton)

 

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