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Spiral

De musique avant toute chose

Herman's Hermits There's a kind of hush all over the world (MGM, 1967)

Vu de loin, le groupe de Peter Noone, actif de 1964 à 1970, ressemblerait volontiers à un boys band! Mais sous la direction de Mickie Most, qui avait certes du flair, ils ont pu transcender cet aspect "fabriqué" pour sortir de vrais disques particulièrement intéressants. Le pic de leur carrière se situe en 1967, une année à laquelle ils ne sont pas vraiment associés: qui imaginerait de penser à ces braves Hermits, avec leur air de collégiens et leurs petits costumes, l'année de Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band et du Summer of love?

Pourtant c'est comme ça, en deux albums, ce groupe (car qu'on le veuille ou non, ils étaient tous musiciens, après tout) a réussi à accomplir un certain nombre de petits miracles. Mais ces deux albums consécutifs sont particulièrement différents...

Celui-ci, qui se repose sur une poignée de singles déjà sortis en 1966, bat un peu le rappel de leur univers, de leurs influences aussi: There's a kind of hush, après une introduction ouvragée typique des productions de Most, nous présente Noone en crooner sûr de lui, avec un accompagnement digne de Burt Bacharach.

Saturday's child permet au groupe de se dégourdir les jambes, tout en maintenant un degré d'arrangements et de sophistication important.

If you're thinkin' what I'm thinkin': dans le registre music hall, mais en restant digne, les Hermits sont cette fois seuls, sans les cordes.

You won't be leaving: véritable merveille celle-ci nous propose un arrangement de groupe qui est du meilleur effet, avec un refrain à reprendre tous en choeur! Nous sommes à la source de la pop anglaise...

Dandy: Peter Noone, qui avait le nez creux, savait qu'il pouvait faire un succès avec cette chanson des Kinks. Dont acte. Elle reste proche de la version d'origine (sur Face to face, 1966) mais le chant est quand même bien plus sage, moins chargé en sous-entendus que celui de Ray Davies. Mickie Most a convoqué les cordes... Elles sont de trop, cette fois.

Jezebel: un classique, dont la deuxième version, sans doute la plus importante, était due à Gene Vincent, excusez du peu. Most se concentre ici sur le fait de faire sonner le groupe au mieux, en les enveloppant d'un mur du son à sa manière. Noone a l'air à son aise...

No milk today: la chanson de Graham Gouldman, sans doute la plus aisément assimilée aux Hermits... On ne la présente plus.

Little miss sorrow, child of tomorrow: une ballade vaguement folk, et fort gentille. C'est là qu'on voit que les Hermits ne sont pas Donovan Leitch. mais c'est sympathique, au moins.

Gaslight street: encore une ballade, ouvragée (un vibraphone, des choeurs sucrés). On peut émettre l'hypothèse que ceci est une sorte de version "Hemitienne" du psychédélisme... Et cette chanson est l'unique composition originale de l'album.

Rattler: avec ses guitares acoustiques, on renvoie ici un peu au folk, plutôt à Paul Simon et à son spleen, qu'à Donovan toutefois. Noone est excellent, et les voix d'une manière générale ne sont pas moins intéressantes...

Sous un déluge de cordes, avec sa guitare réverbérée en arpèges, East-west (De Graham Gouldman, le petit génie méconnu) est un peu typique d'une certaine idée des années 60, qui est à mille lieux d'une idée aussi saugrenue que de, je ne sais pas, moi, brûler sa guitare en public, par exemple!

Voilà, There's a kind of hush all over the world est sans doute l'aboutissement ultime des sons pop de ce groupe. Pour une expérience mâtinée de psychédélisme plus évident, voir l'étrange mais fort séduisant album suivant, Blaze.

 

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