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Spiral

De musique avant toute chose

Big Big Train English Electric: full power (English Electric/Giant Electric Pea, 2012/2013)

"Full power", soit un double album à l'histoire chargée... Le groupe de rock progressif (Je crois que la formule consacrée est "néo-prog") formé dans les années 90 n'en finit pas d'évoluer ni de s'étendre, et 2012, ils ont sorti le premier volume d'un projet de longue haleine, English electric part 1, suivi de la deuxième partie 6 mois plus tard et d'une coda en forme de single (Make some noise) en fin 2013...

Le gros coffret que voici regroupe en fait tous les 19 morceaux du projet gargantuesque, et n'y voyez aucun révisionnisme, le projet a été conçu dès le départ comme une masse organique de 19 morceaux, d'ailleurs imbriqués les uns dans les autres, et alternant entre réminiscence jouissive de folk très très très Anglais, arrangements de cordes et de vents luxuriants, et échappées sous contrôles, pour Mellotron, guitares, pianos et orgues, la flûte du chanteur David Longdon, et j'en passe... C'est épique, évocateur, et en prime les chansons racontent toutes de petites histoires qui donnent, bout à bout, un tableau épique d'une certaine idée de l'Angleterre.

Essayons pour commencer d'y voir clair: 

English Electric Part 1, paru en 2012, contenait donc les morceaux suivants: The first rebreather, Uncle Jack, Winchester from St Giles' hill, Judas Unrepentant, Summoned by bells, Upton Heath, A boy in darkness et Hedgerow. English Electric part 2 pour sa part, proposait East coast racer, Swan hunter, Worked out, Leopards, Keeper of abbeys, The permanent way et Curator of butterflies. Enfin, le EP Make some noise, outre le morceau-titre, contient aussi Seen better days, Edgelands et The lovers.

Réorganisées entre elles, les chansons de Full power prennent une dimension épique, qui commence en toute logique avec la glorieuse épopée des ados qui se lancent dans la musique pour s'occuper un été entier: Make some noise est une fabuleuse entrée en matière pour l'album, qui établit tout de suite l'univers propre au chanteur-compositeur David Longdon. Outre cette très personnelle chanson en forme de souvenir d'adolescence (Dont j'imagine que tous les protagonistes ont du ressentir ce soudain et impérieux appel à faire du bruit!), Longdon fournit des portraits, dont le très tendre Uncle Jack, à l'instrumentation très étudiée, ou encore le magnifique et épique portrait d'un faussaire devenu artiste en son genre, Judas Unrepentant (Sorte de chanson Prog parfaite, avec un rythme qui oscille en 6, puis 5, puis 6, puis 7/8). Avec The lovers, là encore un sujet "populaire" s'il en est, il fournit un écrin pour le jeu puissant et passionnant de Dave Gregory, guitariste en chef, qui (Mais ça n'a rien d'étonnant), est superbe de bout en bout. 

De son côté, Greg Spawton, le bassiste, fournit le gros des chansons "architecturales", une certaine tradition à la fois du groupe, mais aussi d'un rock progressif "laïc". Le groupe trouve son bonheur dans la vieille pierre (Winchester), dans le voyage, les panoramas (Upton Heath, Edgelands). Et bien sûr Greg Spawton est le principal maître d'oeuvre des très longues chansons épiques, dont East Coast racer, qui placé en presque fin de coffret, prend une nouvelle dimension...

Et Big big train, qui avait commencé l'album 1 en tant que quintet (Longdon, Gregory, Spawton, avec le batteur Nick D'Virgilio et le clavier Andy Poole, membre fondateur de la formation), termine le voyage, après Make some noise, avec un nouveau membre, Danny Manners, parfaitement intégré depuis, dont les deux apports essentiels sont une virtuosité pianistique jamais prise en défaut de modestie, et un savoir-faire non négligeable en matière de contrebasse. C'est aussi avec cet album que Big big train a commencé à travailler avec l'excellente violoniste Rachel Hall, qui a depuis intégré la formation, qui n'en finit pas de s'étendre.

C'est que les panoramas visités, les histoires racontées, et les arrangements luxueux de ces gens-là ont besoin de musiciens. English Electric est d'ailleurs pour eux l'occasion de tout essayer: une section de cuivres (menée par Dave Desmond, entendons-nous bien: des cuivres, soit des instruments de la famille des trompettes uniquement), une section de cordes (En fait deux: celle de part 1 a été enregistrée avant la rencontre avec Rachel Hall, et Dave Gregory a d'ailleurs amené quelques arrangements), des clarinettes en sib ou basse, ou encore le clavier touche-à-tout Andy Tillison. Notons aussi l'apparition inattendue d'un revenant, le grand Lord Cornelius Plum, des Dukes of Stratosphear qui, toujours dans une autre dimension, sort sur The lovers un extraordinaire solo à l'envers, et bien sûr a prêté son Mellotron au grand grand Train.

...A écouter séance tenante.

 

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