Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Spiral

De musique avant toute chose

Talking heads Little creatures (Sire, EMI, 1985)

A: And she was (Byrne)  Give me back my name (Byrne Frantz Harrison Weymouth) Creatures of love (Byrne) The lady don't mind (Byrne Frantz Harrison Weymouth) Perfect world (Byrne Frantz)

B Stay up late (Byrne) Walk it down (Byrne) Television man (Byrne) Road to nowhere (Byrne)

David Byrne: Vocal/guitares; Jerry Harrison: Clavier/guitares; Tina Weymouth: Basse; Chris Frantz: Batterie

Produit par Talking heads

Singles: 

The lady don't mind / And she wasRoad to nowhere

Les Talking Heads, selon la légende, sont la caution, éminemment new-yorkaise, d'une vision avant-gardiste de la new wave, une sorte de pendant froid et calculé des débordements des punks en tout genre. Une caution qui déborde largement aussi sur la world music, et l'idée d'un juke-box global qui se fait jour dans les années 80. Certes. Si c'est la cas, et s'il faut jusqu'à la nuit des temps s'extasier devant Remain in light ou More songs about Building and food, alors je vous les laisse poliment.

Non, je crois que ce que j'aime le plus dans le groupe de David Byrne, c'est le savoir-faire inattendu, inné, et probablement inconscient de ces gens pour créer des chansons pop, immédiates et irrésistibles... Y compris quand ce n'est absolument pas l'idée. Typiquement, cet album de 1985 est considéré comme une preuve de laisser-aller de la part du groupe New-Yorkais, pourtant j'y entend surtout à travers ses neuf chansons comme une forme solaire, simple et parfaitement assumée de réappropriation du format pop tel que les années 80 l'ont refaçonné à la lumière de la simplification apportée à la fin des années 70, comme en réaction aux formats à rallonge du rock progressif.

Une réappropriation Américaine, ce dont témoignent les instruments inattendus apportés par David Byrne, qui avait exploré tant de possibilités instrumentales et rythmiques avec son groupe: l'Afrique (Fear of music, Remain in light), le funk (Speaking in tongues)... mais Little creatures convoque des instruments du folklore Américain, à travers le pedal steel, ou l'accordéon, dans son versant Zydeco.

Et les chansons, simplifiées et totalement chantables, se succèdent: de l'ouverture dansante de And she was, à l'ouverture harmonisée de la magnifique chanson Road to nowhere, en passant par la country simpliste de Creatures of love, ou l'étrange The lady don't mind, un single dans lequel le sens minimaliste de la construction du groupe fait merveille. Il y a beaucoup à prendre, et le sentiment général est celui d'un groupe qui se fait plaisir avant tout, en ne cherchant pas à faire avancer quoi que ce soit, ni à afficher des prétentions quelconques. Le choix d'une pochette dont le concept (certainement réfléchi durant des semaines, on ne se refait pas) renvoie à la naïveté la plus pure, n'est pas un hasard: ici, on revient aux bases (Talk it down, dit une chanson...). De la musique, et puis c'est tout, donc...

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article